Special cases of severe chronic pain :

Pain depends on 3 main elements that interact with each other and are at the origin of a vicious circle.

The lesion :

L’endométriose va irriter la zone lésée, c’est le départ du message douloureux qui va être envoyé au cerveau, qui l’analysera et induira des réactions spontanées ou plus réfléchies pour tenter d’aller mieux. Le vrai mécanisme initial responsable de la douleur est le nerf qui est comme enserré ou « étouffé » dans la lésion qui est sensibilisé au cours du temps et que ses terminaisons locales souffrent. Cette douleur équivaut à une « névralgie ».

The body :

Le nerf irrité entraine une réaction réflexe du tissu qu’il innerve : l’immobilisation. Le tissu (muscles, tendons, ligaments) se rétracte et devient douloureux à son tour. Un organe qui bouge peu ou pas va cesser de fonctionner correctement et cela peut causer des désordres, une dysfonction (constipation, douleurs en urinant, douleurs pendant les rapports … ). Tous les tissus du bassin qui s’entrainent normalement les uns les autres peuvent commencer à avoir des dysfonctions, l’immobilité progresse entrainant une douleur d’immobilité de plus en plus importante (progression) jusqu’à aller parfois provoquer le blocage du bassin, des douleurs lombaires et parfois une sensation douloureuse dans tout le corps.

The brain:

Si la douleur n’est pas dans la tête, la tête a une influence sur la douleur : le cerveau est un agent modulateur. Il n’invente pas la douleur mais il en module le ressenti ce qui explique l’aspect individuel du phénomène douloureux. Notre cœur et notre cerveau ont une mémoire de la douleur. Cette mémoire de nos expériences douloureuses passées est susceptible d’entrainer une amplification des messages douloureux à venir. Le cerveau peut alors provoquer « un effet loupe » qui majore le ressenti douloureux.

Une fatigue dans l’endométriose est multifactorielle : La douleur qui fatigue et absorbe beaucoup d’énergie, le stress, les traitements et leurs effets secondaires, un mauvais sommeil, le manque de dynamisme qui empêchent toute activité physique bénéfique pour un bon sommeil. La fatigue diminue notre capacité à supporter, gérer la douleur.

Ensuite, il existe une prise en charge de la douleur chronique :

Le point de départ est souvent un traitement médicamenteux approprié qui permet de résoudre le premier mécanisme de la douleur : le phénomène neuropathique. Deux familles de médicaments peuvent être utilisées à cet effet : les antiépileptiques et les antidépresseurs à visée antalgique.

Attention, il s’agit de traitements très spécifique qui nécessite un plan thérapeuthique adapté au cas par cas. Le prescripteur doit donc de préférence être un.e algologue (médecin de la douleur) spécialisé.e en endométriose. 

Les antiépileptiques :

utilisés sont la Prégabaline (Lyrica) ou la Gabapentine (Neurontin). Certains médecins spécialisés en douleurs neurophatiques les conseillent pour des douleurs par à-coups (type coups de poignards). Ils jouent sur l’excitabilité des nerfs qui en souffrant décharge des informations algiques. Ils sont un équivalent de pansement le temps que le nerf puisse cicatriser.

Les antidépresseurs à visée antalgiques:

Certains médecins spécialisés en douleurs neurophatiques utilisent essentiellement l’Amitryptilline (Redomex). Ils boostent une voie de défense naturelle contre la douleur. Ils ne les proposent pas parce que les patientes souffrent de dépression, mais pour les douleurs en fond permanent ou type de brulure.

Ce sont des traitements de fond et non de crise. Les crises peuvent être traitées en complément par les antalgiques et les anti-inflammatoires comme déjà décrit dessus.

En complément il faut prendre en charge les autres facteurs associés qui entretiennent la douleur. La perte de la mobilité corporelle peut être traitée par des approches corporelles comme le yoga , l’ostéopathie, fascia-thérapie, mésothérapie, kinésithérapie, sport doux … L’entretien de l’information douloureuse par notre cerveau (« déprogrammation » par l’hypnose, psychothérapie, méditation, sophrologie, acupuncture etc … ). La prise en charge séparément des éléments à l’origine de la douleur ne permet pas d’obtenir un soulagement durable. Il faut associer médicaments et approches complémentaires, les uns ne pouvant pas remplacer les autres. L’objectif est d’entrer dans un cercle vertueux en trouvant les thérapies qui correspondent le mieux à chacune.

Association E&DN – Endometriose & Douleurs Neuro

Endométriose & Atteintes nerveuses – Interview du Prof. Marc Possover

Le 8 novembre 2021, Lindsay Bakala, Fondatrice de l’Association E&DN eu le plaisir d’interviewer le Professeur Marc Possover (@marc.possover ) dans son cabinet à Zurich. C’était un échange captivant et très pertinent autour d’une thématique qu’il connait bien : l’endométriose et les atteintes des nerfs du petit bassin. Les principaux thèmes abordés : – Examen clinique, imageries et diagnostic des atteintes nerveuses. – Douleurs neuropathiques dans le cadre de l’endométriose. – Chirurgies et techniques opératoires. – Fibroses post opératoires. – Bénéfices/risques d’une opération des nerfs. – Prise en charge multimodales. – Troubles intestinaux, grossesse et ménopause.