Les symptômes sont nombreux, variables d’une patiente à l’autre et surtout ne doivent pas forcément être additionnels (on peut avoir 2 symptômes et être atteinte d’endométriose, tout comme on peut avoir 5 symptômes et être atteinte d’endométriose) pour conclure à une endométriose, tout comme parfois, aucun symptôme n’est ressenti et la maladie est alors ” silencieuse ” mais peut malgré tout occasionner des troubles (de fertilité par exemple).

La plupart des symptômes sont cycliques et accentués par les menstruations, puisque les lésions sont influencées par les variations hormonales .


L’étendue de la maladie n’est par contre pas nécessairement proportionnelle à la sévérité des menstrual pain. ressenties par la patiente.

Par contre, une invasion profonde de l’endométriose à proximité de nerfs cause probablement des douleurs plus importantes (douleurs neuropathiques liées à l’endométriose).

Dysménorrhée
Règles douloureuses

Il s’agit du symptôme le plus fréquent (+/- 79%) qui est susceptible d’indiquer une endométriose. En effet, les règles ne doivent pas être douloureuses. Si la douleur empêche de mener normalement ses activités quotidiennes (aller en cours, faire du sport, faire des courses,…) et si elle ne passe pas toujours avec un antalgique de palier un (type Paracétamol ou Ibuprofen), posez-vous la question suivante :

Est-ce que mes règles perturbent le cours de ma journée? ” Si la réponse est oui, il faut suspecter une endométriose.


Cette douleur est de type crampoïde/ spastique (comme des coups de poignards) dans le bas du ventre et elle commence généralement un à deux jours avant les règles, puis persiste tout au long des menstruations et parfois pendant plusieurs jours après.

douleurs pelviennes chroniques

Ces douleurs sont le deuxième symptôme le plus fréquent (+/- 69 %). Cela correspond à toute douleur, n’importe quel jour du cycle, localisée sous le nombril et qui peut irradier dans les membres inférieurs et/ou le dos (bassin, bas du ventre, dos, région lombaire, cuisses,…).

Elles sont ressenties comme étant des douleurs de types brûlures ou décharges électriques.

Dyspareunie
rapports sexuels douloureux

Les douleurs ressenties pendant (ou après) les rapports sexuels constituent un des symptômes permettant de diagnostiquer une endométriose (+/-45% de femmes atteintes en souffrent). Cette douleur est surtout ressentie au fond du vagin. Cette douleur de base peut conduire à une forme d’hypertonie du périnée (autrement dit, du “vaginisme” qui est une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher pelvien qui entourent l’ouverture du vagin) car la femme craint d’avoir mal et donc réagit par une contraction réflexe inconsciente de son périnée rendant toute pénétration difficile voire impossible (attention, cela ne veut pas dire que la douleur est psychologique, cela s’apparente plus au fait que le corps protège la femme afin de créer un blocage qui entrainera moins, voire plus du tout, de rapport sexuel et donc moins de douleur). En conclusion, le vaginisme peut être une conséquence de la douleur ressentie de base.


Early gynécologue peu attentif pourrait donc conclure à
un vaginisme classique et qualifier cette douleur de “psychologique” et potentiellement, passer à côté d’une endométriose.

Troubles digestifs

Ce symptôme relativement fréquent (+/- 36%) se manifeste par différents types de douleurs.
Cela peut être des douleurs type crampoïdes (crises de coliques) en allant à
selles (surtout pendant les règles), soit en ayant du sang dans les selles (rectorragies), de l’inconfort dû à de la constipation et/ou de la diarrhée (une alternance des deux est possible), des ballonnements / gonflements du ventre.  Ces troubles sont probablement en rapport avec l’inflammation des lésions d’endométriose. 

De plus, un médecin/gynécologue peu attentifs aura tendance à conclure au Syndrome du colon irritable  (car les symptômes digestifs sont très semblables) à des intolérances alimentaires,..  et donc passera probablement à côté d’une endométriose. 

Infertilité

L’endométriose est souvent diagnostiquée lors d’un bilan d’hypofertilité (diminution partielle de la fertilité) / d’infertilité. En effet, 30 à 40% des femmes atteintes feront face à des problèmes de fertilité. On parle d’infertilité lorsqu’aucune grossesse n’est survenue après au moins un an de rapports sexuels réguliers.

Cependant, chez une femme diagnostiquée il est important de parler de son désir de grossesse à son gynécologue car au cas par cas, des aides (PMA : procréation médicalement assistée) pourront être proposées d’emblée (Insémination, Fécondation In Vitro). 

Trouble urinaires

Ce symptôme est relativement moins fréquent (+/- 10%) et se manifeste par des brûlures urinaires (sensation de cystite), des difficultés à uriner (pendant les règles), des envies d’uriner très fréquentes (sensation de fausse cystite) ou encore des difficultés à vider sa vessie.

Tout cela peut être douloureux et engendrer de l’inconfort.

symptômes d'aspect rhumatologique

Ce sont des douleurs du nerf sciatique (souvent à gauche) ou de l’épaule (surtout à droite) qui surviennent pendant les règles. Cela peut être le signe d’une atteinte localisée sur le nerf sciatique ou d’atteintes neuropathiques (pour la douleur du nerf sciatique) du diaphragme, de la plèvre ou du poumon (pour la douleur à l’épaule).

Conséquences

Ces états sont la conséquence de tous les symptômes énoncés ci-dessus et des traitements qui en découlent : fatigue extrême, vomissements, malaise vagal, état dépressif, colère, … 

Conclusion 

     Les douleurs dues à l’endométriose ont un impact sur la vie sociale, professionnelle, vie de couple,… c’est pourquoi il est important de conseiller une       prise en charge pluridisciplinaire de la maladie afin de pouvoir soulager chaque(s) conséquence(s) de la maladie.

     Les symptômes ne doivent pas forcément être additionnels (on peut n’avoir qu’un seul symptôme et être atteinte d’endométriose) et sont variables       d’une femme à l’autre.

     Parfois, certaines femmes ne présentent aucune manifestation de symptômes ; l’endométriose est alors découverte fortuitement au cours d’un          bilan d’infertilité, ou d’une intervention chirurgicale pour une autre raison.